Dernière modification le 23 janvier 2024 par jeff

Motiver ses enfants

Nombre de collégiens ou de lycéens se laissent porter par l’environnement et n’ont pas encore pris conscience de ce dont ils avaient envie pour l’avenir.
Comment réussir à faire naître puis à renforcer leur motivation pour construire leur projet professionnel et prendre en main leur avenir ?

 

Texte et Dossier: Coppélia MILLE,

Un peu de théorie

La motivation est « l’ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l’origine du comportement individuel. On distingue la motivation intrinsèque de la motivation extrinsèque. »

La motivation intrinsèque signifie que l’on pratique une activité pour le plaisir et la satisfaction que l’on en retire. Une personne est intrinsèquement motivée lorsqu’elle effectue des activités volontairement et par intérêt pour l’activité elle-même sans attendre de récompense ni chercher à éviter un quelconque sentiment de culpabilité.
Selon les théories modernes de la motivation, trois besoins fondamentaux constituent les fondements de la motivation intrinsèque :

– le besoin d’auto-détermination : C’est le besoin de toute personne de pouvoir choisir ses comportements. Tout ce qui est ressenti comme pression, contrainte, contrôle, réduit l’autodétermination et fait baisser la motivation intrinsèque.

– le besoin de compétence : c’est le besoin de chacun de se sentir en situation de réussite, ce qui augmente le sentiment de compétence.

– le besoin d’appartenance sociale : il correspond à la nécessite d’entretenir avec autrui des relations enrichissantes et satisfaisantes.

 

La motivation extrinsèque signifie que le sujet agit dans l’intention d’obtenir une conséquence qui se trouve en dehors de l’activité même, par exemple, recevoir une récompense, éviter de se sentir coupable, gagner l’approbation sont des motivations extrinsèques.

Dans le monde scolaire, les exemples de motivation extrinsèque ne manquent pas : travailler pour obtenir de bonnes notes ou pour éviter les mauvaises, ou encore pour faire plaisir à ses parents, voire à ses professeurs.

En tant que parent, il faut donc réussir à activer en permanence des deux leviers.


Comment activer la motivation extrinsèque ? Écouter vos enfants et félicitez-les pour leurs comportements positifs !

En tant que parent, il ne faut jamais oublier que nos enfants (et même les grands !) sont en permanence en recherche de signes de reconnaissance. Ils veulent par-dessus tout gagner notre attention et obtenir des compliments. En montrant à nos enfants que nous sommes vraiment à l’écoute et en les félicitant sur tout ce qu’ils font de positifs nous activant chez eux un puisant levier de motivation. Essayez, c’est surprenant !

Deux choses à faire pour mettre en pratique :

Éviter les jugements sur votre enfant et apprenez à constater de façon factuelle, vous lui éviterez ainsi le sentiment de culpabilité. Votre enfant doit se sentir compris, écouté, dans tous les cas, sur tout ce qu’il vous dit, quel que soit le contenu. Le simple fait de parler et de décrire sa situation présente donc un intérêt pour lui puisque cela lui permet de se décharger sans culpabilité s’il n’y a pas de jugement de votre part.

Utilisez les techniques de renforcement positif : habituez-vous à félicitez votre enfant sur tout ce qu’il fait de bien, même les plus petites choses, même ce qui nous vous semble pas important. Vous lui permettez ainsi de se sentir récompensé dans ses efforts. Evitez soigneusement d’insister sur les comportements négatifs, n’en parlez pas.
Votre enfant rentre à la maison avec un 18 en maths et un 8 en anglais, félicitez-le chaudement pour les maths et ne faîtes pas de commentaires sur l’anglais. Si vraiment vous ne pouvez pas vous en empêcher, restez factuel : « tu as eu 8/20, c’est en dessous de la moyenne » et exprimer vos sentiments négatifs sans jugement : « je suis contrarié de cette mauvaise note. »

Retenez que c’est l’attitude parentale qui va créer un environnement favorable et que c’est le type de relations proposées qui donnent un cadre à la motivation.

Le premier élément de motivation pour nos enfants est donc de faire plaisir à ses parents et de recevoir des signes de reconnaissance de leur part. C’est ce levier que nous pouvons activer très facilement en modifiant notre comportement comme nous avons vu dans le paragraphe précédent.

Nous aimerions aussi que nos enfants soient motivés pour des projets qui leur tiennent à cœur, sans que ce soit pour nous faire plaisir mais simplement parce que le projet les intéresse intrinsèquement: réussir à l’école, faire un choix d’orientation, s’engager dans une activité sportive….

Ce qu’il faut savoir : si nous reprenons les théories de la motivation, pour que nos enfants soient motivés par un projet, il faut :

1. Que le projet permette de satisfaire le besoin d’auto-détermination

Il faut donc que ce soit SON projet et non le votre.

– arrêtez de lui répétez à longueur de journée qu’il doit bien travailler pour réussir dans la vie, il le sait !

– ne choisissez jamais une activité sportive ou culturelle à sa place.

– n’imposez pas de choix d’orientation ou de métier. En revanche, intéressez-vous à son projet, incitez-le à aller aux journées portes ouvertes et à se documenter, faîtes-lui rencontrer des professionnels et demander lui ce qu’il en a pensé, racontez-lui vos journées de travail à vous, ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas dans votre métier. En résumé, ouvrez-lui le champ des possibles mais ne choisissez pas à sa place.

2. Que le projet permette de satisfaire le besoin de compétences

S’il n’aime pas l’escalade, c’est peut-être qu’il a le vertige. Si les jeux de raquette ne sont pas son point fort, n’insistez pas. L’activité pratiquée doit permettre de le mettre en valeur, d’être valorisé.
Aidez-le à connaitre ses talents et compétences pour choisir un métier où il excellera.
Vous pouvez lui poser les questions suivantes :

– quels sont les domaines où il est compétent (y compris matières scolaires) ?

– dans quel type de lieux, d’actions, de contextes se sent-il heureux, épanoui ?

– dans quel type de lieux, d’actions, de contextes se sent-il mal, incompétent, non reconnu ?

– ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas

– ce qui le passionne

– ce qui l’énerve, ce qui l’agace

3. Que le projet permette de satisfaire le besoin d’appartenance sociale

Nos enfants et nos ados ont besoin de se sentir bien intégrés dans leurs univers scolaires et extra-scolaires, dans leur groupe de copains.
En tant que parents, assurez-vous que l’environnement éducatif convient à votre enfant, qu’il y est à l’aise.

Questionnez votre enfant et les encadrant. En cas de problème, n’hésitez pas à en parler et à passer à l’action : un changement d’établissement scolaire participe parfois à la résolution d’un problème.

Entrainez-vous à développez ce type de comportement et observez jour après jour le changement, vos enfants se sentiront libres, valorisés et cela leur donnera une formidable motivation pour se prendre en main.

Texte et Dossier: Coppélia MILLE,

Coach professionnelle certifiée, spécialisée en coaching scolaire et orientation
Fondatrice du cabinet « Il était une voie » qui accompagne les jeunes et les adultes dans le choix de leur voie professionnelle.

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