Dernière modification le 26 juillet 2019 par jeff

Si l’adolescent n’a pas beaucoup d’estime pour lui, face à ce qu’il considère comme des échecs, il ne trouvera pas toujours les ressources nécessaires pour redresser la barre. Aujourd’hui le stress est une réalité quotidienne pour une majorité de personnes dans leur travail, mais il atteint également les enfants et les adolescents, notamment face à des échéances d’examens, de concours ou dans un cursus scolaire à fort enjeu. Pour réduire ce stress chez les enfants et les adolescents, les parents ont un rôle à jouer. Il est plus simple qu’il n’y paraît. Mais certaines erreurs sont à éviter. 

Quand peut-il y avoir du stress ?

« Je stresse avant de passer mon diplôme d’état, je stresse pour les concours, j’ai peur de passer le bac, je stresse juste avant le contrôle, etc. »

[La maman de Thomas pense que son fils est stressé par les concours : c’est une situation assez classique. Thomas, élève brillant depuis le cours préparatoire veut intégrer une classe prépa. Il sent la fierté de ses parents et grands-parents car il est en train de s’inscrire dans la lignée familiale. Les enjeux sont de taille pour lui et il ne peut guère échouer. A-t-il vraiment choisi ? Thomas ne peut envisager la déception familiale et la sienne suite à un échec. Il n’a d’ailleurs pas préparé de solution de repli ni envisagé un autre métier.]

Les parents, en général, perçoivent le stress auquel leur adolescent est soumis et souhaite bien sûr qu’il puisse faire la part des choses, mieux gérer son temps et conserver son équilibre psychologique. Ce n’est pas si simple. Les arguments logiques ou de bon sens ne sont guère efficaces.

Le stress est un état de tension à la fois physique et psychique provoqué par une mauvaise gestion d’une pression psychologique subie pendant une période prolongée. Les changements rapides, (positifs ou négatifs, choisis ou non), les menaces, les risques que nous prenons, les inquiétudes ou peurs que nous éprouvons (fondées ou non) ou les dangers que nous rencontrons et notre impression (justifiée ou non) d’avoir à réagir rapidement à la situation, favorisent le stress.

Il faut noter qu’une même situation peut être, suivant les personnes, source de stimulation, de plaisir, de renouveau ou de déstabilisation et de crainte.

Certains sauront mobiliser toutes leurs capacités et leur énergie dans l’attente d’un résultat ou face à une échéance qui se rapproche. D’autres en revanche verront leurs performances diminuées par l’appréhension, la peur de l’échec et le stress négatif.

Comment se manifeste le stress ?

Le stress provoque beaucoup de tensions et a des effets sur la santé et le comportement. Toutes sortes de troubles peuvent apparaître.
Les symptômes physiques les plus courants sont les migraines, l’insomnie, les troubles de digestion, les maux de dos, les tics, les palpitations, etc. Les symptômes psychologiques sont essentiellement les difficultés de concentration, la nervosité, l’agressivité, le repli sur soi, l’irritabilité, l’agitation, les troubles de mémoire, etc.
Il est donc nécessaire de trouver un moyen de comprendre, de diminuer puis de faire disparaître toutes pressions et tensions vécues d’une manière négative.

Face à une intense sollicitation, la personne stressée va utiliser toutes ses ressources, physiques, psychologiques, ses relations amicales, familiales, etc.
Selon les circonstances et les décisions, les réactions peuvent être la fuite, la lutte, des disputes, des conflits ou l’envahissement de l’ennui etc. Il faut agir, bien sûr pas n’importe comment et dans la précipitation !

Le fait d’agir rétablit un équilibre et produit une sensation de soulagement, un esprit de combativité, de bien-être et de satisfaction. L’importance de cette satisfaction est proportionnelle à l’intensité du stress éprouvé. On peut alors lâcher prise et laisser place à une bonne récupération. C’est le stress positif. Le stress a évolué en stress positif.

Si le stress est trop intense ou s’il dure trop longtemps, si la personne stressée ne trouve pas les ressources nécessaires pour réagir, un stress négatif s’installe. Il faut alors recourir à une aide extérieure.

Le stress est un élément nécessaire à la vie et c’est en fait notre attitude par rapport à lui qui est déterminant. Nous sommes responsables de ce qui nous arrive.
« Le stress est étroitement lié à la nouveauté, au changement et au processus d’adaptation… Il est possible de se préparer au changement. (1) ».

Il est nécessaire de connaître les origines du stress pour amener son adolescent à le dépasser.

Les parents peuvent jouer un rôle

En comprenant d’où vient le stress, quels facteurs le provoquent et quels mécanismes l’engendrent, il est possible de le « gérer ».

Le fait de pouvoir raconter ce qui vous stresse à quelqu’un qui vous écoute attentivement diminue considérablement ce stress, permet de comprendre son origine et finalement de trouver tout seul(e) la solution. La personne voit diminuer assez rapidement sa rigidité et sa peur et retrouve une aisance tant physique que psychologique qui lui permet d’appréhender sa situation avec un autre regard. Les parents ont un rôle à jouer. Mais pas n’importe comment. 

Océane veut gérer son stress provoqué par la préparation du bac et l’intégration d’une grande école. Elle est pourtant une excellente élève et sa réussite ne semble pas faire de doute, en tout cas pour son entourage, ses parents bien sûr, ses professeurs et ses copains de classe.

Jusqu’à présent, Océane aimait écrire, faire des recherches, rencontrer des personnes différentes de son milieu social et apprendre de nouvelles choses.
Toutefois Océane a des insomnies et est fatiguée le matin. Pour elle, c’est tout blanc ou tout noir. Elle sait que ce n’est pas une bonne façon de penser.

Elle dit avoir un rapport au travail irrationnel. Cela devient pour elle maladif car elle n’a plus de vie sociale. Elle aime toujours travailler et se pousse depuis quelques temps à le faire. Elle aime également encore l’intensité des contrôles. Pour elle, c’est même un plaisir. Alors que pour d’autres, c’est un gros stress.

Elle se sent angoissée, non pas par les prochaines épreuves qui l’attendent mais par son avenir à long terme.

Elle perd de la confiance en elle au moment de s’inscrire aux concours. Elle a beaucoup de copains qui veulent faire la même grande école. C’est la première fois qu’elle va passer un concours et elle pense que tous les autres sont meilleurs qu’elle.
Les pressions qu’elle subit de la part de sa famille, sont importantes et font certes partie de son mode de vie habituel. Toutefois, elle ne réagit plus d’une manière adéquate à la pression.

Elle pourrait faire de la pression un moteur en étant plus calme, en prenant du recul et en ne se laissant pas débordée par le stress.
Malgré les révisions, Océane reprend des activités qu’elle avait arrêtée et qui lui apportent de la joie de vivre. Elle aime le théâtre, le cinéma, fait de la danse. Elle a de nouveau envie de rencontrer des gens qui la sortent de son milieu.

Être à l’écoute

Elle veut avoir plus de recul par rapport à son travail, arriver à la rentrée plus sereine, être plus optimiste par rapport au futur.

Ses parents peuvent l’aider à prendre du recul c’est-à-dire « d’être capable de voir que sa vie ne va pas s’arrêter si elle rate son concours. ».

Le piège pour les parents d’Océane est de vouloir lui donner des conseils, même s’ils sont très judicieux. Pourquoi est-ce une erreur ? Parce que sous stress les idées sont brouillées, et le biais cognitif de confirmation d’hypothèse joue alors à plein.

Qu’est-ce que le biais cognitif de confirmation d’hypothèse ? Un biais cognitif est un processus de jugement de la réalité qui est altéré, qui est biaisé. Le biais cognitif de confirmation d’hypothèse est la tendance qu’à un individu a tendance à sélectionner les informations, les données, les renseignements qui justifient sa croyance ou son opinion de base et à en écarter certaines qui gênent ou qui dérangent.

Tu devrais prendre du recul et faire des pauses.

Tu pourrais mieux t’organiser pour mieux gérer ton énergie et contrer ta fatigue.

Les conseils des parents d’Océane vont dans le bon sens. Ils ne veulent qu’aider leur fille à s’en sortir.  Mais dans son état de stress et de fatigue, Océane perçoit ses parents comme des donneurs de leçons. Voilà comment une situation de malentendu se fige.

La meilleure option est l’écoute. Avec l’écoute, l’interlocuteur se sent compris, valorisé et considéré.

Mais l’écoute est loin d’être facile pour tout parent qui a de l’expérience, surtout quand il voit les écueils, les dangers et qui sait comment son enfant devrait agir.

Rester dans son rôle de parent et si nécessaire faire appel à un professionnel (un coach )

Les parents ne peuvent pas tout faire, surtout quand leur adolescent est ace à des défis d’examens et de concours. Souvent l’adolescent a eu des facilités dans sa scolarité et là il se heurte à un gros obstacle, plutôt inattendu.

Bien souvent il ne s’est jamais interrogé sur sa méthode de travail., sur sa façon d’apprendre. Alors cette difficulté est peut-être l’occasion, pour l’adolescent, de prendre du recul et de s’interroger.

Les parents ne peuvent pas apporter de réponses pertinentes.  le recours à un professionnel, à un coach scolaire, est alors la solution.

Adeline souffre de stress et on trouve chez elle les troubles et les malaises caractéristiques des gens stressés. Elle dort mal, ne retient rien, devient agressive avec sa famille. Elle supporte mal l’arrivée du bac. Elle souffre de stress, fait de plus en plus d’erreurs d’inattention, a une digestion difficile, se ronge les ongles, et a fréquemment des sautes d’humeur qui l’étonnent elle-même. En fait, Adeline est préoccupée par l’attitude de ses parents et la peur de les décevoir.
Le coaching servira à travailler sur sa méthode de travail et à  faire relativiser Adeline, et à ses parents, d’un hypothétique échec au bac.

Trop de pressions et d’enjeux liés à une réussite à un examen peuvent conduire à ce que votre adolescent imagine qu’un échec remettrait en cause l’estime que vous avez de lui. Ce sont parfois ces positionnements qui engendrent le stress.

Une autre personne pourrait facilement, dans les mêmes circonstances ne pas souffrir de stress.

 

Texte et dossier : Claire Bernard (Coach certifiée HEC) et Jean-François MICHEL (Auteur « Les 7 profils d’apprentissage » Éditions Eyrolles 2005, 2013 et 2019)

(1) Germain Duclos, Danielle Laporte, Jacques Ross, L’estime de soi des adolescents, Université de Montréal, 2005.

 

 

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