Dernière modification le 20 juin 2018 par jeff

 

Peut-être avez-vous connu cela : « Papa, maman, je ne veux pas aller à l’école ». Cela vous rappelle une phrase prononcée par votre progéniture . La plupart du temps vous avez affaire à un simple caprice. Normal. Mais lorsque votre enfant manifeste une résistance répétée à aller à l’école, vous devez vous interroger, car cela peut-être un signe précurseur d’un trouble plus grave : celui de la phobie scolaire. Mal diagnostiquée, ou encore pire, dans l’attentisme, vous passez à côté de solutions qui pourrait  faire aimer l’école à votre enfant.

Article de Norbert Mestre    Prism’Evolution

 

On estime que la phobie scolaire touche entre 1 et 5% des enfants et jeunes scolarisés. C’est vrai que la probabilité que votre enfant soit concerné est faible. Quoiqu’une probabilisé de 5 sur 100 ne soit pas négligeable. Mais il vaut mieux savoir détecter les symptômes possibles et comprendre l’échec scolaire pour 3 raisons :

.1 Vous saurez à quoi vous en tenir. Il est fort probable que votre enfant n’en soit pas victime. Vous saurez alors comment agir.

.2 Vous ne prenez pas le risque de l’attente si votre enfant connaît des problèmes.

.3 Les techniques de résolution de la phobie scolaire peuvent vous donner des pistes lorsque votre enfant aura des problèmes.

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?

La légitimité de l’emploi de l’expression « phobie scolaire » est sujette à débat dans le milieu de la psychiatrie : du côté des experts et des puristes, on parle plus volontiers de « refus scolaire » ou de « rupture scolaire ».

Il s’agit d’un puissant sentiment d’angoisse qui s’empare d’un enfant, d’un adolescent ou d’un jeune adulte lorsqu’il se trouve confronté à son environnement scolaire, dégénérant sur une véritable incapacité à aller à l’école. Les parents se voient dès lors confrontés à un enfant qui exprime, verbalement et/ou par l’intermédiaire de manifestations somatiques, son refus catégorique de se rendre en classe. Il ne s’agit nullement d’un problème de volonté : l’enfant VOUDRAIT aller à l’école mais ne le PEUT pas, pour des raisons qui le dépassent.

C’est généralement au cours du primaire et du collège que la phobie scolaire fait son apparition, bien que des cas plus précoces ou tardifs ne soient aucunement exclus. Contrairement à une idée reçue, elle ne touche pas spécifiquement les individus en difficulté scolaire : les éléments motivés et désireux d’apprendre sont pareillement susceptibles d’en faire les frais. Le sexe de l’enfant n’est pas considéré comme un catalyseur de la phobie scolaire : les filles comme les garçons sont touchés dans des proportions égales.

Quels sont les signes de la phobie scolaire ?

À noter qu’il est préférable d’utiliser le terme de « signe » plutôt que de « symptôme » : en effet, la phobie scolaire en elle-même constitue déjà un symptôme d’un mal-être sous-jacent à identifier et traiter. Il serait donc biaisé de parler de « symptôme ».

La spécificité des signes de la phobie scolaire est qu’ils interviennent uniquement les jours où l’enfant est tenu d’aller en classe : il refuse de partir à l’école, sans aucune raison rationnelle apparente. En vacances, le week-end ou pendant les jours fériés, le jeune ne présente plus aucun trouble. À la maison, il garde un goût certain pour l’apprentissage et les exercices. L’autorité ne semble d’aucune utilité, quand elle n’aggrave pas les réactions du sujet : la phobie scolaire n’a rien à voir avec un caprice, et l’enfant reste sourd à la raison ou aux rappels à l’ordre. Assurer à l’enfant qu’il n’ira pas à l’école suffit à l’apaiser (ce type de complicité n’est néanmoins à envisager qu’en solution d’urgence sur du court terme). La situation est d’autant plus perturbante pour les parents qui, du jour au lendemain, voient leur enfant passer d’un état d’extrême angoisse à un comportement relativement normal.

La phobie scolaire se manifeste à la fois sur les plans physique et psychologique, parfois de façon tout à fait spectaculaire. Parmi les manifestations somatiques les plus couramment rapportées, citons par exemple les nausées, les bouffées de chaleur, les vertiges, les tremblements, les céphalées ou les douleurs abdominales. Les réactions émotionnelles peuvent être particulièrement violentes : agitation, cris, agressivité, pleurs, etc.

Quelles sont les causes de la phobie scolaire ?

Il serait infiniment réducteur de réduire la phobie scolaire à une angoisse systématiquement associée à l’école (raison pour laquelle, encore une fois, l’appellation « phobie scolaire » est à employer avec des pincettes).

La phobie scolaire découle de l’addition d’une série de facteurs, dont tous ne sont pas nécessairement liés aux spécificités du système scolaire. Ce type de phobie est bien différent de ceux que nous, adultes, sommes parfois amenés à gérer au quotidien : la phobie des araignées, la phobie des serpents, la phobie du vide ne concernent qu’une seule catégorie de générateurs du fameux sentiment de peur panique.

Or, c’est tout le microcosme inhérent à l’école qui est susceptible de dégénérer en phobie : un rejet de la part de ses camarades, une mauvaise relation avec un professeur, une anxiété de séparation avec les parents, des difficultés scolaires, une peur de décevoir les attentes, du racket, de la violence morale, des entraves psycho-sociales variées, etc. Dans tous les cas, la phobie scolaire témoigne d’une souffrance ou d’un mal-être profond éprouvé par l’enfant.

Les deux erreurs les plus communes face à la phobie scolaire de l’enfant

Erreur n°1 : une mauvaise évaluation des signes de phobie scolaire

Même si la phobie scolaire ne concerne qu’une petite minorité d’enfants, l’erreur est de croire que la résistance est due à un état caractériel de l’enfant, à une succession de caprices. Le comportement des parents devient fatalement inapproprié et dommageable pour l’enfant.

Erreur n°2 : l’attentisme

Cette erreur est liée à la première : une mauvaise appréciation de la situation entraîne une attente. Or,  la prise en charge doit être assurée rapidement. Plus le trouble traîne, et plus il est susceptible de s’enraciner et de compromettre l’avenir scolaire de votre enfant, voire même le condamner dans les cas les plus avancés. Plus l’enfant avance en âge, et plus le traitement de sa phobie scolaire sera difficile et compromis. Les conséquences sont susceptibles de déborder sur la vie sociale et professionnelle de l’adulte en devenir.

Comment agir si mon enfant souffre de phobie scolaire ?

L’accompagnement des proches (famille et amis) est primordial : le jeune ne doit jamais se sentir isolé et doit se sentir soutenu durant son épreuve. Dans l’idéal, il faut engager le dialogue avec son enfant pour rechercher les origines du trouble. La difficulté majeure étant que communiquer avec un enfant n’est pas toujours chose aisée, en particulier lorsqu’il se débat dans une situation de détresse psychologique.

Si l’accompagnement, la présence et la compréhension des parents sont une bonne chose, cela s’avère malheureusement insuffisant. Une phobie est tenace et elle ne disparaît pas sur un coup de baguette magique. Vous en avez peut-être fait vous-même l’expérience comme cette peur tenace des araignées. Heureusement pour vous, elle n’a aucune conséquence sur votre quotidien. Mais lorsque c’est le cas, comme la phobie scolaire, le recours à un suivi auprès d’un spécialiste est nécessaire. Vous ne pouvez pas résoudre le problème de votre enfant avec quelques astuces. Ceux qui vous feraient croire cela vous mentent ou alors votre enfant n’est pas atteint par la phobie scolaire.

Comment choisir le bon praticien, le bon spécialiste ? L’erreur est de chercher dans les recherches google pour trouver. Rien ne vous assure que le praticien saura résoudre le problème de phobie scolaire chez votre enfant. Vous risquez fort de jeter de l’argent par les fenêtres.La bonne démarche est de s’interroger sur l’utilisation de l’outil chez le praticien : quel outil, quelle pratique, permet de traiter une phobie efficacement et a fortiori la phobie scolaire de votre enfant.

Avez-vous entendu parler de l’hypnose ?

Les spécialistes (psychologues, psychiatres, psychothérapeutes…) qui traitent les phobies (qu’elle soit scolaire ou non) utilisent principalement l’hypnose. L’hypnose ici, n’a rien à voir avec l’hypnose de foire ou de spectacle.

De nos jours, les bienfaits thérapeutiques ou préventifs de l’hypnose sont prouvés et amplement plébiscités, même du côté de la médecine (les hôpitaux l’accueillent de plus en plus pour préparer les accouchements et soutenir les malades dans la gestion de la douleur). On parle alors d’hypnose médicale.

Vidéo et source (CHU de Tours)

Qu’est-ce que l’hypnose ?

L’hypnose consiste à aider un individu à accéder à un état de conscience particulier, au cours duquel il se déconnecte temporairement du monde extérieur pour développer une attention accrue à ses ressentis et à ce qui agite son esprit. Le patient perçoit toujours ce qui advient autour de lui, mais sans y prêter attention : il reste focalisé sur lui-même. Dans cet état particulier, l’esprit se dote d’une réceptivité phénoménale et se prête particulièrement bien à un travail en profondeur pour intégrer des informations nouvelles, vaincre des peurs irrationnelles, soulager des traumatismes, développer un potentiel inexploité, etc.

Ici l’hypnose a pour but d’induire des changements chez le patient. La référence et l’origine de la pratique de l’hypnose trouvent leur origine chez le psychiatre américain Milton H.R. Erickson (1901-1980). Dyslexique, daltonien et handicapé Milton H.R. entreprend au cours de ses études de médecine des travaux sur la modification des états de conscience et la communication hypnotique. Sa pratique bouleverse les conceptions classiques de la thérapie. Les résultats avec Erickson étaient incroyables avec des patients considérés comme impossibles à traiter par ses collègues psychiatres de l’époque : il était capable de soigner une phobie chez un patient en une seule séance.

Sa pratique a largement inspiré les fondateurs de la programmation neuro linguistique (PNL), qui ont intégré sa vision. On parle alors d’hypnose Ericksonienne. Encore relativement méconnue en France, quand elle ne fait pas l’objet de farouches a priori, l’hypnose tend pourtant à faire de plus en plus d’émules dans le soulagement des problèmes rencontrés par les enfants, dont la fameuse phobie scolaire. Certains pédiatres, selon les cas rencontrés, réorientent même directement les parents vers une hypnothérapie pour leur progéniture.

Faut-il avoir peur de l’hypnose ?

Beaucoup de clichés et de craintes irraisonnées circulent au sujet de l’hypnose. La faute, notamment, à ces shows télévisés truqués quasi-mystiques relayés sur les grandes chaînes, et aux caricatures qu’en livrent les dessins animés, qui tendent à présenter l’hypnose comme une pratique approximative, passablement risible.Généralement, les individus non initiés à l’hypnose craignent d’être placés sous la sujétion de leur hypnotiseur et d’effectuer des actions compromettantes sur lesquelles ils n’auraient plus aucun contrôle et dont ils oublieraient jusqu’au moindre détail lors de leur « réveil ». Rassurez-vous, il ne s’agit là que d’un mythe.

Être hypnotisé ne signifie pas être endormi, bien au contraire ! Comme nous l’avons vu, l’hypnose appelle à l’aiguillonnement de la conscience, qui est plus que jamais attentive à ce qu’elle perçoit.

Raison pour laquelle le patient se souvient parfaitement de la séance après être sorti de son état hypnotique.

L’hypnose (médicale) qu’est-ce que c’est ?

Ensuite, il est tout simplement impossible d’hypnotiser une personne sans son consentement. L’idée d’une transe « forcée » est absolument inenvisageable. Tout le monde est hypnotisable, mais seulement à partir du moment où il en accepte l’idée et où il choisit d’être réceptif. C’est là qu’il faudra faire un travail sur son enfant pour qu’il coopère : lui expliquer en quoi consiste la séance, ce qu’elle va lui apporter et le rassurer si besoin est. Le choix du praticien est déterminant dans le processus : il doit idéalement être habitué à travailler avec des enfants et savoir inspirer confiance à son jeune patient.

Explication sur la pratique de l’hypnose.

Quels résultats attendre de l’hypnose thérapeutique ?

L’hypnose semble devenir très populaire et de plus en plus répandue dans les hôpitaux. L’INSERM a établi un rapport sur l’hypnose. En page 208 du rapport, l’inserm indique

« Ce travail d’évaluation arrive à un moment où les demandes de formation à l’hypnose médicale affluent dans les Universités. Les soignants découvrent l’hypnose thérapeutique et ses effets parfois spectaculaires pour calmer une douleur ou une phobie invalidante. Au point que l’on se demande pourquoi l’hypnose avait disparu de l’art de soigner ? Ce dossier très complet va permettre de mieux connaître les bonnes indications de l’hypnose et certainement aider à réintroduire l’hypnose dans la recherche et dans la pratique médicale. »[1]

Comment l’hypnose va-t-elle aider mon enfant à vaincre sa phobie scolaire ?

L’hypnose peut donc tout à fait être appréhendée en qualité de thérapie comportementale adaptée aux jeunes souffrant de phobie scolaire. Le traitement divergera selon les cas et le diagnostic posé à l’issue d’un entretien avec le petit patient et ses parents.

La plupart des hypnothérapeutes demanderont d’ailleurs aux parents d’être présents pendant les séances : pour rassurer l’enfant si besoin est, d’une part, mais également car certains problèmes familiaux peuvent aussi s’avérer involontairement à l’origine de la phobie scolaire de l’enfant (encourager un enfant à avoir de bons résultats à l’école peut être interprété comme une pression chez des sujets à la sensibilité développée, par exemple).

La thérapie par l’hypnose vise à intervenir directement dans la partie inconsciente du cerveau de l’enfant pour y déloger les craintes infondées et les conditionnements entretenant la phobie scolaire.

C’est là que repose la grande force de l’hypnose : on agit à la source des maux pour reconditionner positivement l’esprit. La plupart du temps, le praticien encouragera l’enfant à visualiser des images positives de l’école pour annihiler les aversions ou les peurs des professeurs, des camarades, des évaluations, etc. ; en somme, il lui apprendra à aimer l’école, à passer d’un cercle vicieux à un cercle vertueux. En parallèle, l’hypnose soulagera les trop-pleins de stress et d’anxiété pour aider votre enfant à repartir sur des bases saines.

Et après ?Les bons résultats obtenus à la suite d’une série de séances d’hypnose menées par un professionnel pourront se voir entretenues avec profit grâce à la pratique de l’autohypnose. Cette fois, comme son nom l’indique, l’autohypnose se mène en solitaire, sans le recours à un hypnothérapeute : le patient entre lui-même en état hypnotique pour continuer à travailler sur son esprit et s’assurer des bénéfices durables. Une technique qui l’aidera, en outre, à accroître sa maîtrise sur lui-même et à prendre confiance en lui.

L’autohypnose est accessible à tout public, dont les enfants et les adolescents. On considère même qu’un jeune aurait plus d’aisance à accéder à cet état qu’un adulte, qui rumine davantage de soucis entravant le lâcher-prise et a appris à avoir un contrôle de plus large envergure sur son esprit.

L’initiation à l’autohypnose doit avoir lieu auprès d’un praticien professionnel, habitué à dispenser des formations pour devenir hypnothérapeute, qui apprendra à l’enfant les rouages élémentaires de la technique sous forme d’activités ludiques. À l’issue de cette formation et de quelques entraînements, votre enfant connaîtra les bons outils et pourra être soutenu dans son introspection, si besoin est, par des pistes MP3 spécialement développée pour la pratique de l’autohypnose.

 

Si votre progéniture souffre de phobie scolaire,  pensez que peu importe la solution choisie : avant, pendant et même après le processus curatif, il est essentiel d’accompagner votre enfant et de l’entourer quotidiennement de toute votre affection.

Vous connaissez désormais une thérapie (l’hypnose) qui devient reconnue avec une efficacité certaine. Si vous souhaitez choisir un praticien de l’hypnose, veillez à ce que celui-ci soit certifié et formé à l’hypnose : certification en coaching, avec au mieux une certification supplémentaire en PNL par exemple.

Texte et article : Norbert Mestre –> Pour consulter son site :  Prism’Evolution

 

Notes et source ————

[1] Rapport de l’INSERM https://www.inserm.fr/sites/default/files/2017-11/Inserm_RapportThematique_EvaluationEfficaciteHypnose_2015.pdf#page=3&zoom=auto,-274,825

Sur l’hypnose en thérapie, un article du journal : pyschologies.com : http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapies-breves/Articles-et-Dossiers/Dix-questions-sur-l-hypnose

 

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